Sécu: il faut repenser un autre mode de financement

Publié le 5 Novembre 2010

Tout récemment, un journaliste de la Revue parlementaire me demandait comment expliquer le déficit record de la branche maladie de la Sécurité sociale.

La réforme de 2004 avait engendré une nette réduction des déficits. La conjoncture économique de 2009 et la baisse des recettes très préjudiciable  a creusé un nouveau trou. ce déficit, s'il est historique, n'est pas un problème nouveau: il s'agit d'un problème structurel de financement de la protection sociale, qui lie principalement les recettes aux charges sociales et patronales. Il faut penser un autre mode de financement qui nous lie de manière moins étroite au travail et à l'emploi.

Pour l'heure, l'objectif fixé par l'Ondam (objectifs nationaux des dépenses d'assurance maladie)  est réalisable mais il faut savoir qu'il est synonyme de  4,7 milliards d'euros supplémentaires par rapport à l'année passée. Ce n'est pas anodin.

Aussi, je m'insurge lorsque l'on râle sur la réduction du taux de remboursement de certains médicaments. Il faut savoir faire des choix et il faut se rendre compte que l'on cherche à assurer un  haut niveau de remboursement pour les soins les plus graves et pour les médicaments les plus performants. Il ne s'agit pas de taxer les assurés et il n'y a pas de désengagement de l'Assurance maladie.

Je me prononce  clairement en faveur d'un débat qui puisse aboutir à une autre forme de financement de notre protection sociale. la piste d'une contribution sociale anti-délocalisation : aujourd'hui, lorsque les consommateurs achètent des produits en provenance de pays extra-européens, ça ne contribue pas à l'amélioration de notre système social. Elle pourrait pousser les consommateurs à choisir ce qu'ils achètent. C'est une autre forme de financement qui pourrait venir compléter et élargir l'assiette des financements.

 

 

Rédigé par Jean-Pierre Door

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